Protégé des tumultes de l’océan, le lagon de l’île Maurice abrite une impressionnante faune sous-marine composée de poissons, de mollusques et de crustacés en tout genre. Un véritable jardin d’Éden pour les pêcheurs et les amateurs de plongée. A travers ce blog, on vous emmene découvrir la mer et ses trésors.
La pêche joue un rôle vital dans la vie de nombreux Mauriciens depuis toujours. Vivre à l’île Maurice, c’est profiter de la mer et de ses innombrables ressources tout au long de l’année. Partons à la découverte des méthodes traditionnelles de pêche. Rien de plus authentique que de s’immerger dans le quotidien des pêcheurs maniant avec dextérité leurs filets, sennes, casiers et cannes à pêche.
Le métier de pêcheur fait partie du paysage mauricien. Dans les régions côtières de l’île, on retrouve des pêcheurs à pied, en pirogue dans le lagon ou au large en dehors des récifs. Leur journée commence aux petites heures du matin, bien avant le lever du soleil. Outils de pêche et appâts sont embarqués à bord des pirogues qui sillonnent le lagon.
Les origines de la pirogue remontent au XVIIIe siècle, au début de la colonisation française. Sa ressemblance avec la chaloupe sardinière bretonne est flagrante. Elle fait 6 à 8 mètres de long et un peu plus d’un mètre et demi de large. Les pirogues sont souvent propulsées à l’aide d’une perche.
La pêche artisanale, l’art en action
La pêche à la senne est une méthode traditionnelle autorisée uniquement de mars à septembre. Elle se pratique en équipe. La senne est un grand filet rectangulaire doté de flotteurs et lesté par des morceaux de plomb. Un premier filet est lancé sur les bancs de sable pour capturer les poissons de fond et un autre que les pêcheurs surnomment « lasenn kanar », bricolé avec des morceaux de bambou, capturent les poissons à la surface de l’eau.
Dans les villages côtiers de l’île, à Cap Malheureux dans le nord ou à Trou d’Eau Douce dans l’Est, le retour des pêcheurs est un événement à ne pas manquer. Après plusieurs heures en mer, des dizaines de pirogues aux flancs bariolés déchargent sur la plage leurs prises encore frétillantes.
Nous retrouvons dans leurs paniers, des cordonniers, des cateau, des poissons corne, des madras, des vielles rouges et des capitaines, avec la garantie de fraicheur ! La plage se transforme aussitôt en véritable marché, un festival de sons et de couleurs. Les «bayan»* sont à l’affût de bonnes affaires.
* Terme kreol pour désigner celui qui achète le poisson directement des pêcheurs pour lesrevendre aux locaux souvent à l’ombre des arbres sur le bord du chemin
Fruits de mer : quand l’océan vous régale
Encerclée par l’océan, l’île Maurice a un accès incomparable à une sélection de délicieux fruits de mer frais qui occupe une place centrale dans de nombreux plats locaux : caris, briani, salade d’ourite et bien d’autres encore. En fait, une expérience culinaire incroyable vous attend !
Crabes, langoustes, oursins, calamars, poulpes…autant de trésors marins à vous ravir les papilles. À marée basse, les plages se transforment en véritable jardin de fruits de mer. Vous pouvez y ramasser des petits crustacés tels que des tec-tec, des petits crabes, des kono-kono, des bigorneaux des Bernard l’Hermite ou autres.
Quelques exemples de poissons à savourer à l’île Maurice
Vieille rouge : Reconnaissable à sa couleur rouge pâle tachetée, la vieille rouge est un petit poisson très apprécié pour sa chair blanche et savoureuse.
Gueule pavée : D’une couleur argentée, striée de lignes dorées horizontales, la gueule pavée est un petit poisson qui vit dans les eaux peu profondes du lagon. Elle s’adapte facilement à de nombreuses recettes, en curry ou en friture.
Le sacré-chien : Il s’agit du poisson le plus onéreux sur le marché mauricien. Sa chair fondante est très recherchée par les connaisseurs. Un sacré-chien peut atteindre 80 centimètres et peser une dizaine de kilos.
La Corne ou (licorne) : Ce poisson doit son nom à l’excroissance en forme de pointe au niveau des yeux. Surnommé « gadjack soular » * par les locaux parce qu’il est souvent servi en apéritif pour accompagner un verre de rhum.
* Encas préféré des ivrognes
En quête de souvenirs mémorables !
La pêche côtière avec les habitants n’est pas la seule façon de vivre une expérience authentique. Pour les amateurs de sensations fortes, il y a la pêche au gros, une activité très prisée par ceux en quête de gros pélagiques tels que le thon, le marlin bleu, la bonite, la dorade et les voiliers.
À Maurice comme à Rodrigues, la pêche au poulpe, localement connu comme « ourite », constitue une activité très prisée. Elle se pratique essentiellement à marée basse sur les platiers coralliens qui entourent nos deux îles. À Rodrigues, le poulpe est ensuite salé et séché au soleil.
À Maurice, la pirogue fait partie de notre patrimoine maritime. Plusieurs activités culturelles en découlent telles que la régate. Il s’agit d’une course en pirogue où les pêcheurs entrent en compétition avec d’autres amateurs de la mer. Les pirogues sont parées de leurs plus beaux atours. Elles ont fière allure avec leurs voiles colorées.
